La sixième édition de la biennale « Proche-Orient : ce que peut le cinéma » place le 7ème art au cœur de sa démarche d'information, de sensibilisation et de dialogue. Il présente une quarantaine de films, dont plusieurs inédits en France, courts, longs métrages de fiction et documentaires pour parler de l'Égypte, de l'Irak, de l'Iran, d'Israël, du Liban, de la Libye, de la Palestine et la Syrie. Mais d'abord quelques mots sur l'histoire du festival.
« Israéliens, Palestiniens : que peut le cinéma ? » était le nom des deux premières éditions de cette biennale ; la première a eu lieu du 26 mars au 1er avril 2003, et elle a été vue très tôt comme un événement à ne pas manquer, puisqu'il était le seul en Europe à réunir les deux « ennemis » au sein d'un même programme.
Sa fondatrice, Janine Halbreich-Euvrard, critique de cinéma depuis 1974, avait cette année là organisé à Royan, dans le cadre du « Festival d'Art Contemporain », le premier festival du cinéma du tiers monde en Europe, qui sera en 1976 consacré au Moyen-Orient et, bien sur, déjà au conflit israélo-palestinien. Elle a visité la région en 2004, pour rencontrer les cinéastes sur leur terrain.
Dès février 2005, elle a publié un livre, également intitulé « Israéliens, Palestiniens : que peut le cinéma », où, dans le récit de son séjour, s'intercale des entretiens avec certains des cinéastes les plus importants des deux pays, Sobhi El Zobaidi, Simone Bitton, Tawfik Abu Weil, Mai Masri, Ram Loewy, Avi Mograbi, Georges Khleifi et al. La deuxième édition du festival a eu lieu du 1er au 7 juin 2005.
Nouvel élément dans l'édition 2007, le film plus débat quotidien abordait des thèmes aussi cruciaux que la colonisation par Israël des terres palestiniennes, la tragédie de Gaza, celle du Liban, la guerre en Irak, la place des femmes dans les sociétés du Moyen-Orient.
L'édition 2009 a marqué la 4ème édition du festival. Plusieurs de ces thèmes ont été à nouveau abordés dans plusieurs films ; en effet la situation dans la région ne s'est pas améliorée, et la tension s'est portée aussi sur un nouveau pays, l'Iran, et l'agitation grandissante de sa jeunesse.
En outre, « Proche-Orient : que peut le cinéma ? » ne durait plus une semaine mais bien douze jours.
En 2011 le titre de notre manifestation d'un questionnement à une affirmation est devenu « Proche Orient: Ce que peut le cinéma ». Cette édition s'est allongée ; cette année elle a eu lieux pendant deux semaines. Les événements qui ont secoués la Place Tahrir du Caire nous ont offert des films qui nous avons permis d'inclure l'Égypte.
La manifestation se déroulera comme toujours au cinéma Les 3 Luxembourg. Les propriétaires de cette salle d'art et d'essai, Gérard & Anne Vaugeois ont joué un rôle essentiel dans son accueil. Son dévouement dans l'organisation de la rencontre de films et de réalisateurs, suscitant la réflexion avec le public du cinéma sur une base régulière, assure une parfaite symbiose de l'événement et du lieu.