Item posté le : 04-11-2011
La clôture: hommage à Juliano
Ce que peut le cinéma clôturera la quinzaine par un hommage à Juliano Mer-Khamis, brutalement assassiné devant le théâtre de Jenine en  avril dernier. Points forts: plusieurs courts métrages réalisés par ces étudiants et un "work in progress" supervisé par Udi Aloni, En entendant, ainsi qu'un film réalisé en 2008 par Juliano lui-même, Me and My Father.
Juliano Mer-Khamis a été abattu par balles à Jénine dans le nord de la Cisjordanie le 4 avril dernier à l'âge de 52 ans, il était dans sa voiture et s'apprêtait à rejoindre son théâtre. Fils d'Arna Mer-Khamis, une militante juive israélienne pour les droits des Palestiniens et de Saliba Khamis, chétien arabe israélien et l'un des chefs du Parti Communiste, il disait: « Je ne peux pas choisir, je suis 100 pour cent Juif et 100 pour cent Arabe ».

Arna avait créé le Théâtre des Pierres à Jenine pendant la première Intifada dans les années 80. Le théâtre avait été détruit par les Israéliens en 2002 puis reconstruit. C'est devant ce théâtre rebaptisé le Théâtre de la Liberté que Juliano a été assassiné.

Né à Nazareth, en Israël où il grandit, Julianno effectue son service militaire dans une unité d'élite de Tsahal. Il a été acteur à la télévision israélienne et au cinéma dans des films israéliens dont plusieurs films d'Amos Gitai et dans des productions internationales.

En 2003, Juliano produit et réalise son premier et unique film documentaire, Les enfants d'Arna (2004) qui raconte le travail de sa mère pour créer une troupe de théâtre d'enfants à Jenine pendant les années 80. Sept ans après la mort de sa mère, il retourne à Jenine pour interviewer ces enfants devenus grands. Il découvre que certains d'entre eux sont devenus des combattants et ont été tués par l'armée israélienne.  En 2006, à la suite  d' une campagne internationale de soutien, il ouvre un théâtre communautaire pour les enfants et les adultes de Jenine le Théâtre de la Liberté . Ce théâtre était pour Mer Khamis la poursuite du travail de sa mère.

Juliano était aussi un militant politique dans le confit israélo-palestinien. Il protesta contre l'occupation des territoires et contre la construction des colonies israéliennes, et il était militants des droits de l'homme des Palestiniens vivant dans les territoires occupés.

Artiste et militant, il se savait menacé. Son théâtre avait été incendié à deux reprises ces dernières années. Toute sa vie Juliano aura rêvé de créer un pont entre Juifs et Arabes, Israéliens et Palestiniens.Il l'aura payé de sa vie.

Avec la mort de Mer-Khamis, un des espoirs des pacifistes pour la paix s'évanouit et une des dernières brêches encore ouvertes dans le conflit isarélo-palestinien.

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